Jeu de piste
Je suis
un arbre
qui danse,
dessinant à l'écart,
des lettres de la part de l'Amour,
calligraphiant des rituels
d'énergie hypnotisante
dans un espace de libellule
baigné des sonorités
des nouveaux Apaches
et respirant le parfum
des tilleuls de juin.
Il faut être insensuel
pour ne pas voir
que l'arbre danse.*
Mais que sont ces remugles
d'âne pourri et de loi éternelle ?
Un tarabust ?
Et cette famille de mésanges
à longue queue,
visiteuses d'un matin de printemps
virtuose.
Je suis un arbre
qui danse,
rescapé du chemin de ferraille
tracé par ce chasseur-cueilleur hilare
et son regard d'anthropocène,
ses nippes et sa question de
valet de cœur:
« Sommes-nous esclaves
de notre biologie ? »
« Á la va comme j'te pousse ! »,
je réponds.
* Un écho à Pierre Garnier qui a écrit : « Il faut être aveugle pour ne pas voir que l'arbre galope.»
dans le recueil « Heureux les oiseaux ils vont avec la lumière » (Éditions Les Vanneaux)